Avant de s’embarquer, il faut comprendre : pourquoi tant de riders optent-ils pour la rade toulonnaise, alors que la côte méditerranéenne ne manque pas d’options ? Le secret, c’est l’infinie diversité du littoral toulonnais. Ici, on passe d’immenses zones abritées à des criques sauvages, de longues plages de sable à des falaises abruptes : des escales de rêve pour tous les niveaux de paddle.
Un classique, mais un incontournable ! Depuis la plage surveillée du Mourillon, cap au large ou en direction de la Tour Royale. Par mer calme, c’est le spot parfait pour se familiariser avec la rame, observer la rade et saluer les cargos qui entrent en ville. Les fonds marins sont limpides, les camions-pizzas jamais loin, et on croise une faune variée de paddleurs… et parfois un phoque moine, rare mais pas impossible à croiser (source : Var Matin, 2022). Pour les plus endurants, vous pouvez continuer jusqu’à la plage de la Mitre, bijou préservé à l’ambiance villageoise.
C’est LE défi sportif local. Cap Sicié, c’est la sentinelle de la rade, avec ses falaises qui plongent dans l’eau turquoise. Ici, pas de plage tous les 500 mètres : la nature règne, brute et intense. Les courageux s’élancent parfois pour relier les Sablettes à la Madrague, profitant d’anfractuosités secrètes où plonger, pique-niquer et observer la biodiversité (raphidées, orphies, barracudas parfois). Attention cependant : ce tronçon n’est à tenter que par une mer très calme et un vent NUL. À partir de force 2-3, oubliez – la houle se lève vite.
Le tour du cap de Saint-Mandrier par le littoral est un plaisir rarement égalé : côte dentelée, eaux profondes, pinède odorante sur le rivage… Ici, on rame souvent seul, avec les goélands pour compagnie. En été, privilégiez les débuts de matinée, avant l’affluence des bateaux de plaisance et la chaleur.
Un prix d’exotisme, à 30 minutes de rameurs toulonnais. La presqu’île de Giens, ses eaux cristallines, ses îlots sauvages, c’est un “must do” pour qui veut s’en mettre plein les yeux. De la plage du Pradeau, on longe la côte vers la Madrague, alternant côté mer (houle, plus exposé, réservé aux bons niveaux) ou côté lagune (parfait pour pique-niquer et observer flamants roses…).
Rien de plus grisant que de traverser le chenal du Brusc à la rame, jusqu’à cet archipel à la faune et aux odeurs uniques. Les fonds sablonneux sont visibles à trois mètres, et on s’arrête volontiers sur l’île du Petit Gaou pour casser la croûte. Evitez absolument les jours de vent fort, le Mistral y est traître.
C’est le revers de la médaille : avec l’explosion du paddle (plus de 2500 pratiquants réguliers sur la métropole TPM selon la Délégation départementale jeunesse & sports), la pression sur les criques et fonds marins s’accentue. Quelques réflexes à adopter pour préserver notre coin de rêve :
Il serait trop réducteur de limiter Toulon au paddle “carte postale”. Ici, la variété des parcours permet aussi bien la sortie découverte en famille que le défi entre amis, l’exploration en solo que l’aventure sportive. Les itinéraires cités ont bâti la légende locale, mais la magie opère aussi dans l’improvisation du quotidien : repérer une crique déserte, croiser des espèces insoupçonnées, ou tout simplement découvrir Toulon autrement, pagayer dans l’histoire. La ville et sa rade gardent toujours une longueur d’avance, fidèle à sa réputation : ancrée et toujours tournée vers le large, pour toutes les envies de glisse au naturel.